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Erice
Si les origines d’Erice se perdent dans le brouillard du temps, c’est en se promenant dans les rues pavées du bourg médiéval au sommet du mont San Giuliano, que ce brouillard laisse découvrir les signes, les symboles et les légendes nés bien avant les Puniques et les Romains qui y édifièrent un sanctuaire dédié à la déesse de la Beauté et de l’Amour. En effet, visiter Erice signifie se perdre entre mille échappées de rues pavées, de fortifications, d’anciennes églises (l’Eglise Principale et Sainte Orsola), de couvents, d’ateliers artisanaux (production de céramique, pâtisseries typiques, tissages), de pinèdes et de jardins, pour se perdre de nouveau autour de la ville, dans des panoramas à couper le souffle donnant sur les îles Egades, le Stagnone, les Salines et les terrains cultivés de toute la province de Trapani.
Si les origines d’Erice se perdent dans le brouillard du temps, c’est en se promenant dans les rues pavées du bourg médiéval au sommet du mont San Giuliano, que ce brouillard laisse découvrir les signes, les symboles et les légendes nés bien avant les Puniques et les Romains qui y édifièrent un sanctuaire dédié à la déesse de la Beauté et de l’Amour. En effet, visiter Erice signifie se perdre entre mille échappées de rues pavées, de fortifications, d’anciennes églises (l’Eglise Principale et Sainte Orsola), de couvents, d’ateliers artisanaux (production de céramique, pâtisseries typiques, tissages), de pinèdes et de jardins, pour se perdre de nouveau autour de la ville, dans des panoramas à couper le souffle donnant sur les îles Egades, le Stagnone, les Salines et les terrains cultivés de toute la province de Trapani.
RESSOURCES PAYSAGERES
Sur un sommet entouré de puissantes murailles cyclopéennes, au symbolique et mystérieux plan en forme de triangle équilatéral, se trouve le petit village médiéval de Erice. Les rues et ruelles pavées s’entrelacent et deviennent encore plus suggestives si empruntées lors d’une journée de brume, caractéristique climatique de la petite ville. Se perdre dans ses rues pavées, est un bon moyen pour apprécier l’atmosphère, jetant un coup d’œil dans les cours intérieures des habitations et profitant des échappées s’ouvrant entre les églises, les palais antiques et le château qui témoignent d’un glorieux passé. A la promenade des petites rues, souvent tellement petites qu’une seule personne peut y passer, se mêlent également les promenades dans la nature des Jardins du Balio où l’on peut admirer l’un des plus beaux panoramas de la Sicile : on y distingue les salines et les campagnes avec la mer et les Iles Egades en toile de fond, durant les journées limpides on aperçoit même Pantelleria et Ustica.
RESSOURCES NATURELLES
Le territoire présente des différentiations liées à une multiplicité de facteurs stationnaires. En effet, en remontant de la mer vers le sommet du mont on traverse trois types de climat: marin, collinaire et apennin. On passe d’une végétation halophyte près de la mer à celle du caroubier et du chêne pour trouver au sommet le frêne (Fraxinus ornus) et le chêne pubescent (Quercus pubescens), c’est, un chêne qui se trouve sur les versants nord.
La flore de Erice est très variée et fut l’objet d’analyse de la part de nombreux spécialistes dès le début de 1800. Parmi environ 20 espèces endémiques présentes, les plus expressives et représentatives de la flore, sont la Brassica drepanensis et Limonium ponzoi présentes exclusivement dans la province de Trapani.
Les espèces d’oiseaux, migrateurs et sédentaires présents sur le territoire, sont variées et distribuées sur diverses zones qui leur sont conformes, des rochers aux bois, des cultures aux alentours des torrents.
TEMOIGNAGES HISTORIQUES
Erice apparaît dans les premières sources comme ville sacrée des Elymes, population dont les origines sont encore peu claire, avec un temple-sanctuaire, destination de pèlerinages et dédié à la déesse de la fécondité.
Durant les siècles les Puniques et les Romains y vénérèrent Ashtart et Vénus faisant de Erice un important lieu de culte et un point de référence pour ces navigateurs dont la Vénus d’Erice devint la protectrice. Durant l’empire romain, Erice perdit son importance stratégique pour assumer de nouveau un rôle central sous les Normands. Ces derniers changèrent le nom du village et du mont en San Giuliano, édifiant un château sur le lieu du sanctuaire et conférant au centre et au territoire l’organisation actuelle : les fortifications furent consolidées et la ville assuma un rôle de premier plan comme circonscription militaire de la côte et du vaste territoire sous-jacent.
TEMOIGNAGES ARCHEOLOGIQUES
L’antique muraille, au plan triangulaire, est constituée d’un niveau inférieur de grands blocs mégalithiques isodomes, attribués à l’époque élymo-punique et d’un niveau supérieur d’époque médiévale. Sur les blocs inférieurs on peut lire encore aujourd’hui de nombreuses lettres phéniciennes clairement gravées. Les murs étaient ensuite scandés de tours et de poternes, petites portes dont il ne reste que peu d’exemplaires aujourd’hui. Le château est un autre édifice archéologiquement intéressant. Les restes du temple de Vénus y sont conservés, ainsi que ceux d’un édifice thermal romain «le mur de Dédale», de forme isodome et le «puits de Vénus», dans lequel, selon la légende, la déesse se baignait et où ont été retrouvés de nombreux matériels archéologiques. Il ne faut pas oublier enfin l’énéolithique, le pittoresque vase à salière, la tête de Vénus de Praxitèle symbole de la ville, les petits vases de la nécropole punique et la collection numismatique, conservés au Musée Municipal.
TEMOIGNAGES ARTISTIQUES
Les églises de Erice, non seulement représentent des exemples précieux de styles architectoniques variés mais elles abritent également de précieuses œuvres d’art. Parmi ces dernières, les sculptures de l’école de Gagini assument un rôle de premier plan : dans l’église principale on retrouve une Vierge à l’Enfant du XVe s. attribuée à Dominique Gagini, un grand bas-relief en marbre représentant la Madone entourée des Saints et de scènes de la Passion du Christ (œuvre de Giuliano Mancino du XVIe s.) et la vénérée Madone de Custonaci, copie du XIXe s. de l’original datant du XVe. s., abritée dans le sanctuaire homonyme. A l’intérieur de l’église San Giovanni Battista on peut admirer une sculpture représentant San Giovanni Evangelista d’Antonino Gagini et une statue de San Giovanni Battista œuvre d’Antonello Gagini ; du même auteur est la Vierge à l’Enfant abritée dans l’église de Sant’Orsola. Les précieuses œuvres présentées au Musée Cordici complètent ce riche tableau.
RESSOURCES MONUMENTALES
On ne peut synthétiser le trésor de pierre qu’abrite Erice, où l’enceinte elymo-punique conserve trois portes d’entrées (Porte Spada, Porte Carmine, Porte Trapani) presque intègre et remontant à la domination normande. En dehors de l’enceinte, on trouve le quartier espagnol, du XVIIe s., imposante structure non fini et destinée à accueillir les garnisons militaires. Autour des jardins du Balio, on trouve le Château (dont on peut admirer à l’extérieur l’emblème des Habsbourg) et la Tour Pepoli, tandis que les Tours du Balio sont aujourd’hui une luxueuse structure réceptive. Dans le petit centre habité on retrouve de nombreuses églises témoignant divers styles architectoniques et abritant de précieuses œuvres: la première d’entre-elles est l’Eglise Principale (de l’Assunta), de 1314, à côté s’élève l’imposant campanile qui était à l’origine une tour de guet. D’autres édifices méritent le détour comme l’église San Martino (Saint-Martin), d’origine gothique probablement mais reconstruite et réaménagée entre le XVIIe et le XVIIIe s. ; San Giovanni (Saint-Jean), dont le plan original remonte au XIIe s. ; San Cataldo, reconstruite au XVIIIe s. sur un plan original du XIVe s. En se promenant dans les rues du village, on peut admirer de nombreux palais nobiliaires dont certains méritent une attention particulière : palais Militari (aux éléments gothiques et de style Chiaramonte), palais Palma (XVIIe s.) et palais Majorana (XVIIIe s.)
RESSOURCES TRADITIONNELLES
L’atmosphère particulière et dense de mystère que l’on respire à Erice a certainement favorisé la diffusion de nombreuses légendes. La première, sur son origine, raconte que le village a été fondé par le roi Erice, fils d’Aphrodite, mort à la suite d’un affrontement contre Héraclès pour la domination du mont. Un autre mythe de la fondation est celui de Virgile : Enée fit escale à Pizzolungo, aux pieds du mont, où il célébra les funérailles du père Anchise. A la suite d’incendies, le héros fut contraint de laisser sur place certains de ses compagnons de voyage qui s’installèrent sur le mont, fondant ainsi la petite ville. Enfin, il existe encore le mythe de la Vénus d’Erice dont le culte était tellement connu qu’il se diffusa dans tout le monde romain : la déesse offrait également sa protection à qui s’unissait charnellement aux prêtresses, qui pratiquaient la prostitution sacrée en échange d’offertes et de dons.
RESSOURCES OENOGASTROMIQUES
Sur le territoire d’Erice on produit d’excellents vins (Erice D.O.C.) et une liqueur caractéristique à la couleur verte (Monte ericino). Cependant, c’est la pâtisserie qui contribue à faire de la ville un must indiscutable de l’oenogastromie de la ville. Guidé par le parfum, il pourra vous arriver de tomber sur des laboratoires de pâtisseries, aux douceurs autrefois préparés par les sœurs des couvents de clôture du mont, dont les recettes sont encore un secret détenu par peu de personnes. Les pâtisseries à base de pâte d’amande sont caractéristiques: les bocconcini (petites boules remplies de conserve de cèdre et de cannelle), les belli e brutti (à la forme irrégulière et aromatisés au citron), les palline au chocolat. Enfin, les genovesi (pâte brisée particulièrement souple et farcie de crème pâtissière) et les mostaccioli (biscuits secs très durs, souvent accompagnés de liqueurs ou de vins de dessert) classiques ou au miel, sont incontournables.
RESSOURCES PRODUCTIVES
Les rues pavées du centre abondent d’ateliers artisanaux qui présentent les typiques productions d’Erice dont celles des tapis. Le travail des tapis, effectué par d’anciens métiers à tisser, requiert plusieurs jours: par un complexe système d’entrelacements, de travail manuel et à la machine, le tissage s’enchaîne, produisant de caractéristiques dessins géométriques aux couleurs vivaces. Autrefois les tapis étaient créés par les femmes durant leur temps libre, utilisant les chutes de tissus. On compte encore de nombreuses céramiques (plats, vases, objets variés) produites selon d’antiques méthodes de travail, à la décoration faite rigoureusement à la main et présentant des motifs floréals ou dessins géométriques et se caractérisant par l’usage de couleurs intenses (vert, jaune, bleu et orange).
SPECTACLES, INITIATIVES, EVENEMENTS
A Erice, des événements d’importance internationale ont lieu périodiquement. Parmi eux, la Semaine Internationale de Musique Médiévale et Renaissance mérite une attention particulière (septembre) ; les églises du centre deviennent le théâtre d’artistes de renommée internationale et la musique antique se mêle parfaitement au paysage, conférant au village une atmosphère unique. En outre, Erice accueille depuis de nombreuses années des colloques scientifiques internationaux au Centre de culture scientifique Ettore Majorana. La Cronoscalata du Mont Erice est une compétition automobilistique qui se déroule le long du tortueux parcours qui relie Valderice à Erice; l’événement est particulièrement suivi par la population locale qui se place à des endroits stratégiques pour encourager les participants. Durant la période estivale, la place centrale du village s’anime souvent de concerts et de représentations.
DETENTE, SPORT ET TEMPS LIBRE
A Erice on compte des terrains de foot, de pétanque et des courts de tennis. Certaines structures réceptives mettent à disposition des guides locaux pour effectuer des excursions guidées et des activités de trekking dans les pinèdes et les zones naturelles qui entourent la montagne. De plus, toute la montagne, par ses panoramas, se prêtent aux excursions libres, à la découverte de nombreuses églises rurales, ou le long des sentiers forestiers vers le musée agro-forestier de S. Matteo, pour voir de près les derniers ânes de Pantelleria, sauvés et protégés par l’Agence Forestière, ou vers l’ermitage et la zone naturelle de Martogna. Sur la mer de la plage de San Giuliano, zone particulièrement venteuse, on pratique des sports véliques et il n’est pas difficile de voir du mont, des voiliers et kitesurfers s’entrainaient.
TRADITIONS RELIGIEUSES
A la fin août, on célèbre la Madone de Custonaci: des autels improvisés, décorés avec soin, sont installés en l’honneur de la Vierge dans les cours internes des habitations. Le dernier mercredi du mois, le tableau votif, abrité dans l’église Principale, défile dans les rues du village jusqu’au soir, accompagné de spectaculaires feux d’artifices et de musique. Le vendredi saint, les « Mystères » défilent dans les rues du centre. Il s’agit de quatre groupes de statues en bois, toile et colle (XVIIIe s.) représentant les épisodes de la Passion du Christ, suivis par Jésus dans le sépulcre et par la statue en bois de l’Addolorata – Marie des douleurs (XVIe s.). En partant de l’église San Giuliano (Saint-Jean), où ils sont abrités toute l’année, ils sont portés en procession dans une atmosphère particulièrement suggestive, scellée par la musique funèbre qui résonne dans les rues et par la foule qui les suit.
RESSOURCES DIDACTIQUES/SCIENTIFIQUES
Le Musée Municipal Antonio Cordici abrite des découvertes archéologiques de diverses époques (élyme, punique, grecque, romaine), des tableaux du XVIIe et XVIIIe s. et des parements de même époque. La tête d’Aphrodite du IVe s. av. J.-C., un des symboles les plus aimés de Erice, est particulièrement importante, comme l’Annonciation en marbre provenant de l’église del Carmine (des Carmes), qu’Antonello Gagini sculpta en 1525 sur commission d’un noble d’Eri-ce. L’art contemporain est également représentée avec la galerie municipale « La Salerniana » qui présente périodiquement des expos. Le Centre de Culture Scientifique Ettore Majorana est le siège de colloques, de rencontres et de débats d’une telle importance que cela a valu à Erice l’appellation de « Ville de la Science ». En descendant vers Trapani, dans la fraction San Matteo, il est possible de faire une halte au musée agro-forestier qui, situé dans une vieille ferme immergée dans la nature, illustre les manifestations autochtones de flore et de faune et de vieux instruments de la vie paysanne.
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Edifiée au XIVe s., elle fut rénovée à l'intérieur en style néogothique du XIXe s.
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Probablement normande, elle fut reconstruite au XIVe s. et rénovée au XVIIe s.